Mois du sport et de l’écologie

Thomas Simphal, la recyclerie sportive Roubaix : «  L’économie circulaire est une piste d’avenir intéressante »

Enjeux écologiques dans le domaine du sport, seconde main ou encore nouveaux modes de consommation, Thomas Simphal nous présente son projet de recyclerie sportive. Ouverture en août 2022 à Roubaix.

Vous avez pour projet de créer une recyclerie sportive à Roubaix, pouvez-vous nous expliquer le principe et l’origine de ce projet ?

Il s’agit d’un projet sport et environnement. Le constat de départ est de voir qu’il y a des produits sportifs qui présentent soit un léger défaut, soit qui ne sont plus utilisés au niveau des entreprises ou des associations et particuliers. Ces produits, il est possible de leurs donner une seconde vie. On peut parfois les nettoyer, les réparer puis les redistribuer dans d’autres boutiques à un prix accessible. De ce fait, grâce à la recyclerie, des personnes vont pouvoir se remettre au sport, ou bien acheter du matériel dont elles ont besoin.

Pourquoi vous lancez-vous dans un tel projet ?

Je suis sportif depuis longtemps, j’aime le pratiquer, le connaître et je suis curieux de tout ce qui est lié au matériel sportif. Aussi, je considère que l’économie circulaire est une piste d’avenir assez intéressante. On essaye alors d’être un petit acteur du réemploi, ça apporte une petite réponse face à cet énorme défi qu’est la transition écologique. En ce qui concerne le projet en lui-même, je me suis lancé un peu par hasard l’an passé. Une recyclerie sportive existe déjà en Île-de-France depuis 2016 et ensuite, d’autres ont essaimé partout en France. Je trouvais ça chouette de faire partie de ce collectif.

La Recyclerie Sportive Roubaix est l'un des seuls acteurs du sport présent lors des événements liés à l'économie sociale et solidaire

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La recyclerie sportive veut rompre avec le modèle de l’économie linéaire, pourquoi mettre en place ce fonctionnement ?

Parce qu’aujourd’hui, des magasins comme Décathlon ont une politique de retour client large. Ils laissent donc à l’abandon de nombreux produits qui n’ont que de légers défauts. Certains de ces produits sont alors donnés aux associations et à des boutiques, comme la nôtre. Et puis, il y a aussi ce qu’on achète, en tant que particulier, qui finalement ne sert plus ou ne sert pas du tout. On peut permettre à ces acteurs de s’en libérer. 

La recyclerie, est basée sur des dons, y a-t-il des limites à ce type de boutique ?

Oui, je pense que si la consommation était plus responsable, il y aurait moins de déchets sportifs et que ce modèle ne fonctionnerait pas. Mais, aujourd’hui, les Français sont de très gros consommateurs d’articles de sport. En moyenne, leur budget s’élève à 200 euros par an et par habitant. Concernant la fréquentation de la boutique, il faut qu’on sensibilise les gens à consommer de la seconde main. À terme, le prêt est aussi, selon moi, une bonne alternative à une consommation responsable dans le domaine du vélo notamment. Finalement Il faut que les gens prennent l’habitude d’emprunter plutôt que d’acquérir. 

Il y a aussi un aspect social et inclusif à ce projet, comment cela se manifeste-t-il ?

En effet, toute une partie de la boutique est consacrée à des ateliers, liés à la création d’objets et à la réparation. Ils permettent de dynamiser le territoire mais aussi d’échanger sur une passion commune. La recyclerie essaye aussi d’intervenir dans plusieurs évènements pour sensibiliser les gens à un mode de consommation plus responsable

Anne Papail

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