Alimentation saine et précarité – 2/4

Lille : À l’Équipe Saint-Vincent, conseils et astuces pour cuisiner et mieux manger

Deux jours après l’approvisionnement à la Banque Alimentaire, nous avons suivi la redistribution dans les locaux de l’association lilloise. Un moment important durant lequel les bénévoles donnent des conseils culinaires aux bénéficiaires.

Ce jeudi matin, Farida est l’une des premières à arriver dans les locaux de l’Équipe Saint-Vincent, situés près de la station de métro Montebello à Lille.

« Bonjour, comment allez-vous ? », lui demandent plusieurs bénévoles présentes pour la redistribution. Covid-19 oblige, chacun garde ses distances et récupère son colis l’un après l’autre. Environ 40 familles bénéficient de l’aide alimentaire de l’Équipe Saint-Vincent à Lille.

Après quelques minutes d’attente, c’est au tour de Farida. On lui propose des conserves de légumes, des pommes de terre, de l’huile, de la farine, de la semoule, des céréales pour petits-déjeuners, du soda, de la pizza, du poisson ou de la viande surgelés.

Recettes d’endives

« On nous donne de tout, donc c’est bien, lance la mère de famille qui apprécie la diversité des produits. Il n’y a que la viande que je ne prends pas. » La Lilloise est bénéficiaire depuis près d’un an. Grâce à l’aide alimentaire, elle peut subvenir aux besoins de ses quatre enfants.

Mais l’Équipe Saint-Vincent a également permis à Farida d’apprendre à cuisiner via des ateliers. « J’ai appris à faire des quiches, des gâteaux, des tartes », se réjouit-elle. Avec la crise sanitaire, les ateliers sont suspendus. Aussi frustrant pour les bénéficiaires que pour les bénévoles.

Bérenger, bénéficiaire de l'aide alimentaire à l'Équipe Saint-Vincent, apprécie les conseils culinaires des bénévoles comme sœur Marie-Catherine, ici avec lui.
Bérenger, bénéficiaire de l’aide alimentaire à l’Équipe Saint-Vincent, apprécie les conseils
culinaires des bénévoles comme sœur Marie-Catherine, ici avec lui. PHOTO Déborah ADOH

La présidente de l’association, Kathleen Zakka, souhaite que les ateliers se remettent en place rapidement. « Avant, quand on donnait des endives par exemple, personne ne voulait en prendre, se souvient-elle. Les bénéficiaires ne savaient pas les cuisiner, donc on a décidé de leur apprendre. »

Et pendant la redistribution, les bénévoles discutent avec les bénéficiaires et leur glissent quelques idées de recettes. Familles monoparentales, personnes ayant récemment perdu leur emploi dans la restauration, étudiants. Tous apprécient les astuces et les conseils des bénévoles.

« J’ai participé une fois à un atelier, explique Bérenger, 40 ans. On a fait une tarte aux pommes et ça m’a aidé comme je ne savais pas faire de desserts. » Le Lillois vient depuis trois ans.

Ateliers cuisine

Suite à des soucis de santé, il ne travaille plus. L’aide alimentaire lui permet de manger équilibré et d’avoir accès à des produits frais. « Ça fait plaisir d’avoir des légumes ou de la viande, admet-il après avoir récupéré son colis. Ça change des boîtes de conserve. Ce serait bien si on pouvait en avoir plus souvent. C’est meilleur au goût et pour la santé. »

Ce jour-là, Bérenger a du poisson et du poulet surgelés. Cependant, pas de légumes frais, mis à part des pommes de terre. « Il restait quelques oignons qu’on a donnés à une famille », lance Sœur Marie-Catherine, bénévole à l’Équipe Saint-Vincent.

Pendant la redistribution, les bénéficiaires réclament d’ailleurs très souvent des oignons. Et même s’il n’y en a pas, ils sont heureux de ce qu’ils reçoivent. Cela leur permet en effet de manger à leur faim et équilibré.

Déborah Adoh

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