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Saint-Omer : À la bibliothèque, les habitants sur les traces des pollinisateurs

Du 23 février au 16 mars, la BAPSO accueillait « Sauvons nos pollinisateurs ». Déambulation en autonomie, visite commentée et animations annexes, l’exposition a attiré de nombreux curieux.

« On y va Gabriel, allez ! ». Venue déposer des livres en vitesse, cette maman doit insister à plusieurs reprises pour que son fils la rejoigne. C’est l’heure du goûter et pourtant, le jeune garçon est captivé par les panneaux colorés et les jeux de « Sauvons nos pollinisateurs ».

Et il n’est pas le seul à avoir eu l’envie de plonger dans l’exposition du projet franco-belge SAPOLL. Pendant trois semaines, elle a attiré beaucoup de curieux, notamment grâce à son format ludique et accessible à tous.

« Les enfants ont été très attirés par les couleurs et les jeux », explique Céline de la bibliothèque de Saint-Omer. La médiatrice a organisé plusieurs visites commentées de l’exposition, dont la dernière ce 16 mars, dernier jour de l’exposition.

Une des participantes a déjà lu tous les panneaux et apprécie beaucoup la visite qui lui apporte des informations complémentaires. Elle observe toutefois que la visite commentée attire moins. Les visiteurs ont été plus nombreux à déambuler de façon autonome selon Céline.

Des panneaux solaires inspirés des papillons

Située à l’entrée de la médiathèque, l’exposition a attiré de nombreux usagers de passage pour déposer livres, DVD ou jeux de société empruntés.

Quant aux enfants, leur premier réflexe est de filer tout droit vers les jeux. Plusieurs font appel à nos sens comme « La boite à toucher » qui consiste à reconnaître les insectes.

Écailles, poils et carapaces des abeilles, bourdons, papillons et coléoptères ont été reproduits. Le jeu consiste à les toucher à l’aveugle.

Le petit Gabriel vient d’ailleurs d’y jouer et réussit à négocier pour rester quelques minutes de plus. Sa maman le rejoint. Elle lit avec lui un grand panneau explicatif violet. La mère de famille se surprend à découvrir les stratagèmes des fleurs pour attirer les insectes.

« Si vous ne voulez pas être embêtés par les insectes, portez du vert. »

Céline, médiatrice de la bibliothèque de Saint-Omer

Comme la maman de Gabriel, nombreux sont les visiteurs à apprendre plein de faits surprenants sur les pollinisateurs. Pendant sa dernière visite commentée, Céline commence par dire qu’à l’origine, les insectes et autres petites bêtes étaient très gros, bien plus gros que les humains.

« Celui-ci, qui ressemble à un mille pattes, faisait 3 mètres de long, montre-t-elle. Et ici, c’est un ancêtre de notre libellule dont les ailes font 70cm d’envergure. » À cette époque, les fleurs n’existent pas encore mais, la pollinisation est présente grâce à certains coléoptères qui se frottent à des plantes.

Autre fait intriguant : le biomimétisme. Céline nous parle du papillon noir, dont les ailes absorbent parfaitement les rayons du soleil. Une particularité observée par les humains et qui a permis d’optimiser le fonctionnement de nos panneaux solaires.

Mais ce qui marque le plus les visiteurs, c’est la partie dédiée à la vision des insectes. « Les yeux des mouches sont plus nombreux, ce qui explique qu’elles nous échappent toujours quand on essaye de les attraper », glisse Céline avec le sourire.

Pour sa dernière visite, la médiatrice évoque aussi les couleurs perçues par les petites bêtes de nos jardins, prairies et forêts. « Rouge, rose, blanc, jaune et bleu sont les couleurs qui attirent les insectes, précise-t-elle. Si vous ne voulez pas être embêtés par les insectes, portez du vert. »

Pas de fruits et légumes sans pollinisateurs

Comme le montrent des images sur les panneaux de l’exposition, les insectes ne perçoivent pas le vert. En revanche, « ils arrivent à percevoir les ultraviolets », ajoute la médiatrice. Effectivement, c’est impressionnant !

Céline en profite pour nous dire que les pollinisateurs sont très sensibles aux odeurs.

Pour une balade en pleine nature, elle nous conseille donc de porter du vert ou du marron ou encore d’éviter de nous parfumer. Cela attirera moins abeilles, guêpes ou mouches que beaucoup craignent à cause de leurs piqûres ou leurs bourdonnements incessants.

À la fin de la visite commentée, on ressent l’envie d’en apprendre encore plus sur les pollinisateurs. Le dernier panneau observé contribue fortement à cette curiosité.

D’un côté, la photo du rayon fruits et légumes d’un supermarché. Grâce à la présence sur Terre des insectes pollinisateurs, il est rempli. De l’autre côté, un cliché du même rayon, mais avec une hypothèse : l’absence des pollinisateurs. Cette fois, le rayon est vide !

Il ne reste que quelques heures pour admirer l’exposition. Gabriel et sa maman, passés en coup de vent, auront pu en profiter. L’exposition va quant à elle poursuivre sa route dans d’autres structures du Pas-de-Calais.

Déborah Adoh

Envie d’aider concrètement les pollinisateurs ?

C’est possible grâce au SPIPOLL : Suivi Photographique des POLLinisateurs.

Il vous suffit de vous munir de votre appareil photo ou smartphone.

Ensuite, à vous de choisir une plante avec des fleurs et de photographier les insectes qui viennent s’y poser pendant une vingtaine de minutes.

Après votre expédition, triez vos photos et recadrez-les un maximum afin de bien voir les insectes (comme sur l’image ci-contre).

Dernière étape : RDV sur le site https://www.spipoll.org/ pour envoyer vos photos.

Une bonne occasion pour prendre l’air et observer la nature !

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